Granadilla.Une maman'ge, ses voyages, ses passions, sa vie...

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Le jour d'après...

On a dormi par à-coup, le réveil est dur, ma tête va exploser.

 

Ce n'était pas un cauchemar, notre fille est partie rejoindre les étoiles, et moi tout ce que j'ai en tête, c'est disparaître, fuir, partir loin.
Ne voir, ni ne croiser personne.

Comment pourrais-je expliquer les derniers événements?

J'ai toujours aussi honte, je me sens faible et incapable.

La veille on a prévenu nos proches, mon chéri est parti chercher des affaires pour rester avec moi toute la nuit, j'ai appelé ma maman et lui ai expliqué, je ne sais même pas comment.
Il a vu babychou au passage, il en avait vraiment besoin.

Moi pas.

Je n'ai pas envie de la voir, je n'en ressens pas le besoin.
Je ne veux pas la faire souffrir, je ne veux pas la voir pleurer, ou bien qu'elle s'angoisse en me voyant. Je veux qu'elle reste dans son cocon de bien-être.
Elle s'est déjà tellement inquiété et impliqué pendant la grossesse.
C'est tellement demandé à une petite fille d'à peine 3 ans.

Je m'en veux, je m'en veux d'avoir voulu lui faire comprendre dès le début ce qu'étais une grossesse, ce que ça impliquait et lui avoir expliqué son rôle de grande soeur.
Comme une vraie éponge, elle a tout vécu à 100% avec moi, quand je ne dormais pas la nuit, elle ne dormait pas non plus. Elle me faisait allonger à côté d'elle, me caressait le ventre, et au bout d'un moment me disait, ça va mieux, tu peux aller dormir.

Comment pourrais-je vouloir lui faire du mal, la faire pleurer.

Comment lui dire.

Je veux disparaître.


Je revis seconde après secondes tout ce qui s'est passé la veille, dès que je ferme les yeux, je me revois dans cette voiture, sur ce parking...j'ai l'impression de voir tout de l'extérieur, de ne pas l'avoir vraiment vécu, j'ai dû voir un film, ça ne peut pas être réel.

J'essaye de comprendre mais on me rappelle à la réalité, il faut signer les autorisations de transports pour le corps, ma grand-mère s'inquiète du fait qu'elle n'est pas eut le temps d'être baptisé, on appelle l'aumônerie, on décide de rapatrier le corps après l'autopsie et de l'enterrer dans notre ville natale.

On nous dit qu'on va pouvoir sortir dans la journée, vu la chambre, vu que le service est plein, et que ça nous fera du bien de nous retrouver avec notre grande.

Je ne veux pas la voir, je veux savoir quoi lui dire.

J'ai l'occasion de retourner la voir, je la fixe, pour me rappeler de cette petite bouille parfaite.

L'après-midi le prêtre vient, il nous parle et propose de descendre à la morgue pour bénir le corps. Il nous explique qu'une cérémonie pourra être faites avant l'enterrement.
Comme on doit attendre le retour de l'autopsie, il nous dit qu'il priera ce dimanche et aura des paroles pour elle pendant la messe.

Ensuite vient la psychologue. 

Elle nous explique comment l'annoncer à Babychou, nous parle beaucoup et donne son aval pour que l'on sorte. Que l'on sera mieux dans notre maison avec notre fille.

Je suis contente de sortir, je n'ai pas envie de rester là, mais je n'ai pas vraiment envie de rentrer non plus.

Au moment où l'on passe la porte de la maternité, je me rends compte qu'on devrait être trois, et je m'effondre. Je n'avais pas pensé à ça avant, et c'est tellement dur.
Nous sommes seuls, tous les deux, mais seuls.

Pas de bébé...

On retrouve Babychou et ça fait du bien, ça fait mal, en faites ça ne fait pas du bien.
Ca amplifie le vide, puis ça le comble.

J'aimerais juste disparaître, car autant de sentiments ce n'est pas vivable.







24/03/2016
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