Granadilla.Une maman'ge, ses voyages, ses passions, sa vie...

Granadilla.Une maman'ge, ses voyages, ses passions, sa vie...

7 mois...

7 mois, et tout à changé...

Je fais un peu le bilan de ces deux derniers mois, l'étape des 7 mois, ou l'on se sent revivre, la dégringolade ensuite, j'ai cherché du réconfort "en ligne", car c'est ici que je me sens le mieux, écrire, partager, sur le blog, avec d'autres mamanges sur les groupes de deuil périnatal, avec les femmes ayant subi des violences obstétricales, avec ces personnes qui ne minimise pas mon vécu et m'écoutent et me conseil quoi qu'il arrive.
J'ai écris sur le groupe de l'asso à qui j'avais fait par de ce décollement, à mes amies Marsues avec qui ont ce suit depuis la grossesse de Babychou, à un autre groupe sur les violences obstétricales, je recherche mes publications au moment du décollement, et me relis, pour remettre les chose à leur places, non, non, je ne suis pas folle, dadachou aussi s'en souvient, il était là, il a entendu, j'ai eu mal, j'ai pleuré, je n'arrivais à me tenir debout et elle l'ose marqué noir sur blanc que je ne me suis pas plaint et que je suis reparti sur mes deux jambes.

Il a fallu quelques jours pour m'enlever un peu cela de la tête, j'aimerais tellement avoir la force de porter plainte, de ne pas laisser tout cela sans fin, car j'en ai besoin, mais j'en ai pas le courage. 


Au boulot, ce n'est plus pareil, je ne sors plus manger sur le port le midi, je n'ai plus envie, je reste enfermée. Début du mois de Septembre et la saisonnière qui était avec moi part, je me sens seule parmi les autres, c'est la rentrée et j'ai l'impression que ça remet en cause toute la bienveillance de ces deux derniers mois, il n'est plus question de "filtrer" les femmes enceintes ou d'être patiente avec moi quand on voit que je ne suis pas au mieux. On me répète qu'on laisse les problèmes à la porte, qu'il ne faut surtout pas en parler avec les clientes car ça les mets mal à l'aise, qu'elles ont leurs propres problèmes.
Sauf que moi je ne vois pas les choses comme ça, et qu'il y aura toujours deux poids, deux mesures, quoi dire, quoi faire, ou s'arrête le professionnel, ou commence le personnel?
Quand une cliente me demande combien j'ai d'enfant, je ne peux m'obliger à dire "une seule", non c'est impossible, trop récent, ça ferait trop mal de mettre Luna en silence. Ou alors une cliente parle de ces grossesses, la première, la deuxième, et il m'arrive de dire "ah oui moi aussi, les deux ont été très différentes"; "ah mais vous avez deux enfants alors?". Il est arrivé qu'on me pose des questions sur la signification de mon tatouage, ce sont mes filles, dans toutes ces situations je me sens fébrile, quoi dire, ne rien dire, mais merde, je ne vais pas m'inventer une vie, embellir les choses, c'est ce que j'ai vécu et point.
Dans toutes ces occasions que j'ai eu de parler de Luna, de mon deuil, de mes enfants, il y a un véritable échange qui se créé avec la cliente, je n'ai jamais vu de pitié, de malaise, je l'évoque, j'explique, je répond à la questions, ceci en entraîne d'autre, souvent, la personne m'explique son vécu aussi, beaucoup plus qu'on le croit ont vécu le deuil périnatal, d'autres ont eu des maladies, des problèmes graves qu'elle cache au jour le jour, qu'elle taise, et la, elles se sentent enfin libre de parler.
Un jour, une cliente à dit à ma responsable "dit donc, elle en à vécu cette petite, elle a beaucoup de courage", et là, c'est le coup de massue, on m'interdit de parler de quoi que ce soit en rapport avec moi même, il faut parler des produits, vendre, mais pas questions "d'embêter les clientes", comme ci j'en parlais à 10 clientes par jour, je ne vois pas mon métier de cette façon.

J'ai la rage, de ne pas être libre de mes choix, d'avoir toujours des réflexions, un regard inquisiteur... Je ne me sens plus en confiance ou à l'aise, l'ambiance est au crêpage de chignon au boulot entre les filles, la responsable, je n'aime pas ne rien dire, et j'ai surtout horreur des non dit, elles vont se rendre compte que j'ai du caractère et que je ne me laisse pas faire mais je suis épuisée, les douleurs reviennent, mon dos me fait tellement mal, la fatigue s'accumule et les crises d'angoisse reviennent.

Les crises d'angoisses reviennent à un moment précis, ce mercredi soir, ou mon chéri reçois un appel "Laulau n'a pas de tumeur, elle est juste enceinte, elle a fait un dénis". 
Quoi? En faites, je l'avais évoqué à plusieurs reprise, on en avait même rit toutes les deux en disant qu'elle avait un gros ventre (soit disant à cause des médicaments) et qu'elle nous donnerait son bébé. 
Mais là, ça se révélais vrai, un déni, des médicaments, examen en tout genre, ma première réaction à été de tourner de l'oeil, d'imaginer qu'elle puisse vivre ce que j'ai vécu, un deuxième bébé mort cette année, elle est jeune, comment survivre à ça.
Les jours ensuite sont rempli d'examen, il faut avaler la pilule, tout à l'air d'aller bien et là, en moi, la jalousie, la colère prenne place.
Il est hors de questions que je la vois, que je lui parle, je veux rien de savoir de cet enfant.
Et puis, c'est plus fort que moi, je suis passé par là avec Babychou, une grossesse seule, la peur, les décisions importantes à prendre, tout est remis en question et elle va avoir besoin de moi, de nous, de tout le monde.

Mais l'angoisse est omniprésente, je ne veux plus aller travailler, ma fille me manque trop, je vais avoir une nièce, je n'ai pas été la pour la rentrée des classes de Babychou, on a toujours pas trouver de logement, on déménage quand même, mais je ne serait pas là, je travail, Babychou devra encore changer d'école dans quelques semaines, ça fait beaucoup pour une seule famille.

 




06/11/2016
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