Granadilla.Une maman'ge, ses voyages, ses passions, sa vie...

Granadilla.Une maman'ge, ses voyages, ses passions, sa vie...

Exposer le silence...stop à l'impunité des violences obstétricales



Source : Huffingspot

On doit cette série, intitulée "Exposing the Silence", à Cristen Pasucci, qui travaille pour les associations Improving Birth et Birth Monopoly, et à Lindsay Askins, photographe et doula. Les deux femmes ont parcouru les Etats-Unis avec leurs enfants pour aller à la rencontre de femmes qui avaient vécu des grossesses et accouchements difficiles: césariennes d’urgence, fausses couches, allégations de mauvais traitement de la part du personnel médical, etc.

“Étant moi-même infirmière, j’ai fait confiance au médecin et à ses recommandations. Dans l’heure qui a suivi mon arrivée à l’hôpital, ses interventions superflues ont fait tourner au cauchemar un travail commencé dans le calme et la sérénité. Elle s’est ensuite vantée d’avoir gâché mon accouchement mais d’avoir réalisé une belle incision.” — Brittany, à Wheeling (Virginie-Occidentale)

 
 
Pour ma part, voilà comment je me suis sentis juste après le décollement des membranes non consenti :

"Que m-a t-elle fait, que s'est t-il passé, quand a t-elle prit la décision de violer ainsi mon intimité, comme si cela était quelque chose de normal.
J'ai senti quelque chose en mois se rompre, je suis sorti de cet hôpital avec une douleur lancinante entre les jambes, me rappelant que je n'étais "pas capable" de prendre soin de moi, "pas capable de" prendre mes propres décisions. 

J'avais juste envie d'être bien, d'aborder cet accouchement le plus naturellement possible, j'aurais aimé me sentir écouter, et surtout respectée.
Ensuite, viens la honte, on n'ose pas exprimer son mal-être, car bébé va bien, car pour le reste du monde, ce n'est rien, c'est comme ça et je devrais plutôt être heureuse à quelques jours de la grande rencontre.

Pourtant je me suis senti plus bas que terre, agressée et délaissée et avec cette image cauchemardesque de cette personne, la main encore en moi, me disant "j'ai juste fait un petit décollement"

 

 

Selon elles, il est important d’offrir aux mères un espace où elles peuvent discuter librement des expériences douloureuses liées à la naissance de leur enfant. “La majorité des femmes hésitent à parler de ce qu’elles ont enduré parce qu’elles se voient opposer des commentaires dédaigneux et des fins de non recevoir”, indique Mme Askins au Huffington Post.

"Les réponses les plus courantes – ‘Au moins, votre bébé se porte bien’ ou ‘Arrêtez un peu de vous plaindre’ – pousse les mères à occulter leur ressenti, ce qui génère un sentiment d’isolement et conduit à la dépression”, poursuit-elle. Ce désarroi intérieur et muet peut submerger les parents et avoir des conséquences durables sur leur famille.

Les deux femmes espèrent que cette série contribuera à la prise de conscience du caractère traumatisant de ces accouchements, et montrera à quel point il est important de soutenir ces mamans. Leur principal objectif est toutefois de valoriser les femmes en question pour les aider à se sentir moins seules. “La plupart ont l’impression d’être réduites au silence. Le fait d’en parler est source de réconfort”, ajoute Mme Pasucci.

Vous trouverez ci-dessous une sélection des photos et témoignages émouvants de la série Exposing the Silence.





  • Lindsay Askins/Spot of Serendipity
    “Le fait de m’écouter un tant soit peu et de me dire que je connaissais mon corps et mes antécédents médicaux m’aurait épargné le traumatisme qu’a fini par représenter un accouchement chirurgical déjà terrifiant en soi. Au lieu de ça, un anesthésiste incompétent et irrespectueux m’a condamnée à une maternité pleine d’angoisse et de flashbacks.” — Mandy, à Pittsburg (Pennsylvanie)
  •  
    Lindsay Askins/Spot of Serendipity
    “Après m’être préparée, tout au long de ma grossesse, à une naissance naturelle, j’ai subi un examen vaginal à la 37e semaine. Mon obstétricienne a cherché en vain, et sans ménagement, mon col de l’utérus, puis m’a demandé, la main encore en moi: ‘Mes collègues vous ont parlé de la césarienne?’” — Jen, à Denver (Colorado)
  •  
    Lindsay Askins/Spot of Serendipity
    “Je suis triste que le souvenir d’un tel événement me semble si lointain. Je crois que j’ai fait de mon mieux pour tourner la page, profiter du présent et ne pas me sentir triste pour une chose sur laquelle je n’avais aucun pouvoir parce que je ne voulais pas paraître ingrate.” — Brittany, à Wheeling (Virginie-Occidentale)
  •  
    Lindsay Askins/Spot of Serendipity
    "Le personnel médical ne m’a pas traitée avec le respect que j’attendais et n’a tenu aucun compte des décisions relatives à ma propre santé. On devrait privilégier l’accouchement naturel pour les mères en bonne santé dont la grossesse s’est bien passée et non les en dissuader.” — Angela, à Richmond (Virginie)
  •  
    Lindsay Askins/Spot of Serendipity
    “Je n’avais aucune idée de ce qu’était un accouchement. Je ne savais pas que j’allais regretter la présence de personnes en qui je n’avais pas confiance. Je ne savais pas que j’avais le droit, en tant que femme, de prendre mes propres décisions. J’avais besoin des encouragements de ma sage-femme. Je me suis sentie seule, et très faible, dans cet hôpital. J’ai eu l’impression, et je l’ai toujours, d’être une incapable. Même en écrivant ces lignes, deux ans plus tard, j’ai le sentiment de ne pas avoir été à la hauteur pour ma fille. Je voulais l’avoir à la maison, où elle m’aurait vue en premier et se serait sentie en sécurité. Je me suis dit que ce serait plus sûr à l’hôpital, mais j’ai eu tort.” — Bru, à San Diego (Californie)
  •  
    Lindsay Askins/Spot of Serendipity
    “Je ne savais pas que j’avais le choix, je n’étais pas au courant de leurs habitudes, du protocole ni de la façon dont les choses fonctionnaient au service des soins intensifs néonatals. J’ai commencé à me sentir exclue, comme si je n’étais pas vraiment la mère de mon bébé, parce qu’on ne m’en avait pas donné l’occasion. J’étais arrivée toute heureuse à la maternité, le travail déjà commencé. Je me suis traînée d’un hôpital à un autre avec un sentiment de vide et de défaite, au lieu d’avoir un bébé en bonne santé. J’avais échoué sur toute la ligne et nous en souffrions lui et moi.” — Megan, à Baltimore (Maryland)
  •  
    Lindsay Askins/Spot of Serendipity
    “Quand on se sent aussi vulnérable, sans rien contrôler ni pouvoir agir, on s’en sort soit très bien, soit très mal. J’aimerais tellement qu’ils comprennent à quel point un simple mot, un geste — ou le fait de n’en faire aucun — change tout. C’est le corps, le bébé, la vie de quelqu’un, et il faut que tout cela compte. Vous avez abîmé ma famille à tout jamais.” — Meghan, dans le New Jersey
  •  
    Lindsay Askins/Spot of Serendipity
    “Vous pouvez être reconnaissante et ravie d’avoir un bébé en bonne santé, tout en restant totalement traumatisée par votre accouchement. Ce sont deux choses entièrement différentes, mais pas incompatibles.” — Kimberly, à Columbus (Ohio)
  •  
    Lindsay Askins/Spot of Serendipity
    “Je parle au nom de nombreuses femmes dont le surpoids leur a valu, au cours de l’accouchement, d’être poussées à prendre des décisions arbitraires, et qui se sont entendues dire que leur vagin était trop adipeux pour donner naissance à leur bébé. Ça suffit! La honte n’est pas un outil efficace et nous ne tolérerons pas plus longtemps ce harcèlement.” — Jen, à Denver (Colorado)
  •  
    Lindsay Askins/Spot of Serendipity
    “Je ne m’attendais pas à me réveiller en réanimation, dans l’unité de soins intensifs, moins de douze heures après avoir accouché de ma fille. Cette nuit-là, à moitié consciente, j’ai tenté de rassemblé les pièces du puzzle et d’endurer la douleur. On parle souvent aux femmes des risques que comporte un accouchement vaginal après avoir subi une césarienne, mais je ne crois pas avoir entièrement assimilé les risques inhérents à une deuxième césarienne. Je ne m’étais tout simplement pas dit que cela pouvait m’arriver. Digérer le traumatisme d’une importante hémorragie postpartum et d’une hystérectomie d’urgence afin de me sauver la vie n’a pas été simple, mais je souhaite, en relatant mon histoire, faire savoir aux femmes qu’elles ne sont pas seules et qu’elles n’ont pas à rester dans leur coin. Je suis extrêmement reconnaissante à l’équipe médicale qui s’est occupée de moi, et je voudrais dire au personnel soignant qu’un peu de compassion peut se révéler bien plus important qu’il n’y paraît.” — Marianne, à Durham (Caroline du Nord)
  •  
    Lindsay Askins/Spot of Serendipity
    “Même quand leur accouchement ne se déroule pas exactement comme prévu, les femmes avec qui je travaille en tant que doula et éducatrice périnatale vivent une expérience nettement plus heureuse quand elles se sentent respectées et soutenues par l’équipe qui les accompagne. Celles d’entre nous qui les entourent à ce moment-là devraient se rappeler qu’une naissance n’arrive pas seule. La façon dont on traite les femmes au cours de la grossesse, de l’accouchement et au début de la maternité a des conséquences durables, autant sur les mères que sur leur famille. Si traumatisme il y a au cours de l’accouchement, il vient principalement de la façon dont on considère les femmes et non de la manière dont l’accouchement se déroule. Peut-être que si nous cessions d’envisager les soins maternels comme un ‘problème typiquement féminin’ mais plutôt comme les fondations d’une famille bien portante, nous accorderions aux soins de grossesse et d’accouchement tout le sérieux qu’ils exigent.” — Emily, à New York (New York)

Ce blog, publié à l’origine sur le Huffington Post américain, a été traduit par Catherine Biros pour Fast for Word.



04/04/2016
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 33 autres membres