Granadilla.Une maman'ge, ses voyages, ses passions, sa vie...

5 mois on passé, 5 longs mois.
Le 4 ème a eu du mal à passer. C'est tellement dur. De voir ce jour passer en se disant qu'on devrait être heureux, sur notre nuage, famille comblée... Au lieu de ça on regarde les autres se réjouir de leur bonheur, écouter te dire à quel point ça change vite un enfant; comme ci je ne pouvais pas comprendre.
J'écris de moins en moins car avec le temps, écrire me fait ressasser, me fait pleurer, m'arrache les tripes. Et d'autres soir comme aujourd'hui, j'en ai besoin.
J'aimerais vous expliqué comment parler de la mort aux enfants, tout ce qu'on a traversé avec Babychou, tout ce qu'il faut faire après le décès... Et un jour j'en aurais vraiment la force. Mais pas tout de suite.
On a du faire face à énormément de chose avec Babychou, elle parle très souvent de sa sœur et du haut de ces 3 ans, qu'elle imagination.
Pour nous aider dans tout ça? Rien, personne. Un rdv au CMP = 4 mois d'attente, revoir la personne qui nous suivait en urgence = rdv annulé, seule face à notre douleur et sans savoir comment gérer. Dans ce bordel j'ai quand même la chance d'avoir une sage femme au top qui en plus de ma rééducation passe énormément de temps à parler avec moi. On a réussi à tempérer, mais jusqu'à quand.
Il ya bien la solution des psychologue en libéral, mais 60epar séance? Pas le moyens et à t'on envie de nous priver, de priver Kayna de pleins de chose pour mettre en place un suivi? Ça nous ruinerait. Un psychiatre, essayé, mais à part repartir avec une ordonnances longue comme mon bras. Moi qui ne prend que très peu de médicament et privilégié les méthodes naturelles. Non merci.

C'est toujours aussi dur de voir les bébés. J'aimerais des fois, en serrer un dans mes bras, puis je me dis qu'il ressentirais mon mal être et que je ne ferais que le perturber, j'ai envie et une fois devant le fait accompli, tout ce que je veux c'est fuir.
Le cap des 4 mois c'est se rendre compte aussi que les messages n'affluent plus, tous le monde est passé à autres choses donc vous n'êtes plus l'attraction.
C'est aussi les réflexions, "ben alors vous faites quoi de votre vie", "vous allez pas rester sans rien faire", "ça vous ferait du bien de travailler"!!
Ben oui quoi, ça doit tellement vous paraître simple de trouver les solutions à notre place.
Financièrement la cata, j'ai été obligé de reprendre, et là on a le droit "tu devrais prendre ton temps tu sais", "tu as accouché toi, ton chéri pourrait travailler quand même", "ne t'oublie pas", "ça va c'est pas trop dur"!!!
Donc dans un sens comme dans l'autre il y aura toujours des réflexions.
Reprendre à travailler, tout d'abord av Younique, m'a permis de faire de nouvelle rencontre, de voir de gens et ça m'a fait un bien fou.
Je ne suis pas pour eux "la pauvre fille qui a perdue son bébé" mais une professionnel à part entière.
Ça m'a aussi permis de gérer mes horaires et de m'éclater.
Puis le puy du fou m'a contacté.
Je suis parti tête baissé. Tellement heureuse d'une nouvelle expérience et de travailler dans ce lieu magique.
Mais j'ai vu grand, trop d'un coup.
12h de présences par jours.
Partir à 8h15 pour être en post a 9h. 45min pour manger, 1h de pose l'aprem, 45 min pour manger et rentre vers 21h45.
Des douleurs pubienne horrible, la sensation que tout se relâche, courir partout, les cuisses qui frottes, les ampoules, les jambes qui gonfle, le mal de pied, de dos, aux bras, aux mains, aux doigts (avez vous déjà essayer de porter 4 assiettes en même temps?), ne quasiment plus voir Kayna et être obligé de la faire garder.
Je me suis dit que c'était le temps de s'habituer et l'équipe était super, les journées passaient vite.
Mais avais je encore de l'énergie pour souffrir, l'envie de me torturer? Je me suis senti comme une moins que rien, un débris, prendre la décision d'arrêté a été un gros échec.
Mais je me suis forcé à voir les choses d'un autre point de vue, non je n'ai pas envie de souffrir plus qu'il n'en faut et je ne pense pas que mon bébé aurait voulu ça pour moi. C'est une expérience, j'ai appris énormément en 3 semaines.
J'ai été entouré de gens géniaux et j'ai surtout découvert que c'était possible, que je pouvais le faire.
Je peux être une mamange et continuer de vivre, de découvrir, d'apprendre...
Je suis capable de sourire, rire et je suis apprécié des autres pour ces qualités. Alors oui je me suis vue pousser des ailes et j'ai décider de prendre les choses comme elle viennent, comme des cadeaux de ma fille.
Après avoir pris rdv avec ma responsable, j'ai eu la chance d'être contacté pour travailler dans ma branche en esthétique et tout c'est fait très vite.
Fin de contrat en extra le jour même, route à faire, entretient, aller retour, préparation et hop prise de post a 200km de la.
L'occasion pour moi et ma famille d'un nouveau départ, un cadeau comme j'aime à le penser.
Un boulot qui me plait, qui me représente, me fait sentir bien...
Un lieu magnifique, une ville de caractère avec un petit port, un château et des gens adorables.
Alors je me lève chaque jour avec le sourire, je pars avec le sourire, je travail avec le sourire. La seule ombres dans ce paysages c'est ces gens qui passent leurs journées à se plaindre et à qui j'aimerais refiler tout ma peine pour juste avoir leur petits problèmes, insouciant qu'ils sont.
Je ne sais toujours pas quoi répondre quand on me demande si j'ai des enfants, je pleure quasiment tous le temps en conduisant, je ressasse énormément dès que j'ai un temps mort... Il me faut faire tout ça pour décharger et continuer.
Parce que je veux qu'elle soit fière de moi, j'espère qu'elle me regarde et m'envoie des signaux de positivité.
Et aussi parce que le elle pourrait être au pluriel, car après "elle", on m'a enlever ma mamie chérie, on m'a interdit de revoir cette amie à qui je tenais. Fuck la vieillesse, fuck le cancer, fuck les injustices.
Pour vous mes étoiles.
Luna, Paulette, Stéphanie.